CAMP DE VACANCES LAC SIMON INC

Le Camp de Vacances Lac Simon existe depuis 1956, mais moi, j’y grandis depuis l’an 2000. C’est à l’âge de 16 ans que je reçois la première piqûre : émerveillé devant la nature resplendissante, ébahi par la profondeur des relations humaines qui s’enracinent et bouleversé par les réalités qui s’entrechoquent. Comment se fait-il qu’il existe encore des enfants à qui l’on a dérobé l’enfance? Comment est-ce possible qu’il ne soit pas un droit acquis que de vivre une enfance en paix et n’ayant comme seule préoccupation que de savoir où et avec qui l’on pourra jouer? Trois repas par jour, est-ce vraiment un luxe? Comme tout le monde qui y met les pieds une première fois, je reviens en ville, après mon séjour de deux semaines, les yeux remplis d’eau, le coeur lourd et convaincu que ce n’est qu’au Camp que les choses sont vraies. Le Camp, partout où je vais et dans chaque chose que je fais, je le cherche et je le réclame ardemment. Mais je suis encore trop jeune et je ne le retrouve nulle part… Aujourd’hui, 21 ans plus tard, j’ai pris avec bonté le conseil des années et je crois avoir compris que le Camp, il ne faut tout simplement pas le chercher car il nous suit partout! Personnellement, le Camp m’a donné d’innombrables amis, campeurs comme moniteurs, qui m’accompagnent alors que je renonce très tranquillement, et avec autant de grâce que possible, à ma jeunesse. Le Camp m’a appris à aimer la nature et à aimer tous les humains, peu importe leur histoire. Il m’a appris à être généreux, à travailler sans chercher de repos et à servir les autres comme ils méritent d’être servis. Le Camp, il m’a appris que la sagesse ne prend pas toujours l’apparence de cheveux blancs, que l’héroïsme n’arbore pas toujours une cape et puis qu’il faut parfois tendre l’oreille vers le bas lorsqu’on cherche à s’élever vers le haut. Mais plus que tout, le Camp m’a appris à devenir un homme en me rappelant que j’ai d’abord été un enfant.